"La force de l'euro et les tracas suite aux grèves risquent également de peser sur la compétitivité de nos entreprises", a souligné Victor Scherrer, président de l'ANIA (Association nationale des industries agro-alimentaires) au cours d'une conférence de presse. Il en appelle a une "volonté politique" qui permettrait de doper les exportations et de soutenir le tissu industriel agro-alimentaire actuellement en situation "fragile". Le solde des exportations en 2002 dans ce secteur reste largement positif et s'est même amélioré par rapport à 2001 de 3,8%, à 8,1 mds d'euros, mais "des inquiétudes apparaissent notamment vis-à-vis de la concurrence effrenée des Nord-Américains et de certains Européens et notamment des Italiens dans ce secteur" a-t-il ajouté. Les produits alimentaires transformés, comme les vins et champagnes, commencent également à être touchés par la concurrence de nouveaux pays producteurs ou par des pays qui "savent agir pour mieux organiser les exportations". Pour les vins, le danger provient des "vins du Nouveau Monde" (Australie, Afrique du sud, Californie, Chili...) et une baisse substantielle est notée depuis quelque temps par les professionnels du secteur. Interrogé sur les relations franco-américaines et les éventuelles conséquences vis-à-vis des produits alimentaires français, M. Scherrer explique que ce "désamour ne s'est pas traduit dans les chiffres". "Une baisse a été notée au cours du premier trimestre pour les ventes de vins, mais pas pour les produits alimentaires transformés", a-t-il assuré. Le risque pour l'exportation agro-alimentaire provient d'"un manque de volonté politique en faveur de l'exportation et d'une absence de véritable organisation pour promouvoir à l'étranger les produits français", s'est plaint M. Scherrer. L'industrie agro-alimentaire n'est pas la seule à déplorer ce manque de volonté politique en faveur de l'exportation : l'industrie des travaux publics réclament depuis de nombreuses années une sorte de veritable "lobbying" pour aider les entreprises du secteur à mieux vendre à l'étranger. M. Scherrer a d'autant plus regretté cette baisse de régime à l'exportation que l'industrie alimentaire française, premier secteur industriel en France devant l'automobile, "continue malgré tout à créer des emplois". "En 6 ans le solde net des créations d'emplois est de 22.000 dont 2.000 pour 2002", a-t-il dit. A propos des relations avec les grands distributeurs il a affirmé que le climat est en train de s'améliorer au bénéfice du consommateur, avec une moindre croissance des marges arrière. |